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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 14:26

Mouvement pour la vie

 

Relevé dans Syfia :

 

(Syfia/CRP) À Brazzaville, des religieuses (de St Joseph de Cluny) accompagnent des filles mères jusqu’à l’accouchement, leur apprennent des métiers et scolarisent leurs enfants. Des cours d’éducation sexuelle aident ces jeunes mamans à devenir plus autonomes.

 

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Dans une salle de formation, Sœur Catherine, une religieuse plus connue sous le nom de "Maman catho", promène son regard sur les apprenties brodeuses. Certaines font des nappes, d’autres des serviettes, d’autres encore des chapeaux ou des napperons. Nous sommes à la Glacière, un quartier sud de Brazzaville. Depuis 1998, Mouvement pour la vie (MPV), une association qui regroupe des religieuses et des laïcs, forme chaque année une quarantaine de filles mères à la broderie et à la pâtisserie :

Broderie faite par une Maman

 

Ici, Sr Marie-Pauline présente les ouvrages réalisés par nos jeunes brodeuses :


mPvIE Expo 0509

 

 

 

Mme Banzoukassa détaille les étapes de l’aide que son Mouvement apporte aux jeunes mamans : prise en charge jusqu’à la naissance (examens prénataux, layette, etc.), puis scolarisation des enfants et apprentissage de petits métiers pour les plus pauvres.

Chaque année l’association aide environ 260 jeunes femmes enceintes et scolarise 1 500 enfants.

"Depuis notre création, nous avons sauvé 3 200 vies (enfants à naître, Ndlr)", calcule une religieuse qui a demandé l’anonymat. Elle poursuit : "Notre assistance n’est pas éternelle. Nous aidons ces jeunes femmes pour qu’elles deviennent indépendantes et responsables plutôt que de mendier ou de se livrer à la débauche."

Conscientes de la durée relativement courte (trois ans) de leur formation, les filles mères ont à cœur d'apprendre rapidement leur métier. "J’ai brodé quatre grandes nappes qui m’ont rapporté 217 000 Fcfa (330 €). Une fois par an, nous vendons nos articles au cours d’une exposition", témoigne Chancelle, 25 ans, mère de deux enfants. Une opportunité pour beaucoup de ces jeunes femmes qui vivent encore sous le toit familial de mettre de l'argent de côté et de préparer l’avenir. "La broderie est l’activité phare de l’association. Nos articles sont achetés par des VIP (Very important person) et des Blancs. J’ai ainsi pu investir 150 000 Fcfa (près de 230 €) pour faire un hectare de manioc", confie Chancelle, qui en est à sa troisième année de formation.

 Une Maman et son enfant orphelin du père

Petits métiers et éducation sexuelle

Ce qu’elles apprennent au centre de Mouvement pour la vie leur permet aussi de sortir d’une certaine oisiveté.

Laetitia, 26 ans, maman d’un enfant, a intégré le centre en 2008. "Par manque de soutien, j’ai abandonné mes études secondaires en 2000. Je ne faisais plus rien. Le centre m’a transformée. C’est grâce à lui qu’aujourd’hui je reçois des commandes de clients", témoigne-t-elle. Elle ajoute : "À la fin de ma formation, j’aimerais ouvrir mon propre atelier de broderie." En une année de formation, elle a déjà engrangé 65 000 Fcfa (près de 100 €) en exposant et en vendant ses articles.

 

 

 

Ici une jeune Maman... Comment résister devant le sourire de sa belle enfant ?

 

Par son soutien, le centre veut éviter que les jeunes femmes et leurs enfants ne retombent plus ou pas dans le même piège. "J’ai toujours dit à ma fille d’aller à l’école. C’est la base de tout", affirme Carole, qui chaque matin, le rappelle à sa fille de 12 ans.

Elle lui parle également de sexualité. "Nous leur enseignons une sexualité responsable", insiste une religieuse. MV n’est pas la seule association à œuvrer dans ce domaine. Marie-Laure Kibangou, chargée de la communication, du marketing et du plaidoyer à l’Association congolaise pour le bien-être familial (ACBEF), explique que celle-ci a aussi pour but d’éduquer les filles et les garçons pour éviter les grossesses indésirables : "En groupe de dix, nous faisons des causeries éducatives, puis nous formons des pairs éducateurs qui animent des séances d’information." Chaque année, l’ACBEF organise plus de 1 500 de ces causeries et forme en moyenne 30 pairs éducateurs.

Il reste cependant encore du travail pour convaincre les garçons irresponsables... Serge, 24 ans, rencontré à Brazzaville, estime que la grossesse de sa petite amie n’est pas son problème, qu’il peut refuser de l'assumer, simplement parce qu’il est au chômage et n’a pas d’argent. Tout juste envisage-t-il, quand il aura trouvé du travail, de reconnaître son enfant. La fille qu’il a mise enceinte avant de l’abandonner n’a, elle, pas eu d’autre choix que de porter et mettre au monde son bébé dont elle s'occupe seule aujourd'hui.

Au Congo Brazzaville, l’avortement est en effet interdit sauf si la vie de la mère est en danger. Certains parents y recourent néanmoins pour leur fille si elle est encore mineure ou s'ils manquent d’argent.

Jean Thibaut Ngoyi

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