Congo Brazzaville : 125 ans de présence des Soeurs

Relevé dans "La Semaine Africaine" (actualisation) :

La Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny a célébré, le 29 décembre 2011, le jubilé des 125 ans de présence au Congo.

Les chrétiens, les anciens élèves de Javouhey se sont joints aux sœurs de Saint-Joseph de Cluny, dans le cadre des activités marquant ce jubilé.

A cette occasion, des conférences-débat ont été données, du 26 au 27 décembre par l’abbé Anselme Badiabo et Sr Josiane Moukoko.

Le mercredi 28 décembre, eut lieu un concert de chants religieux, par les anciens élèves de Javouhey.

Au cours de la messe jubilaire du jeudi 29 décembre, Sr Stanislas Makosso Souampoutou fêtait aussi ses cinquante ans de vie religieuse.

Les premières religieuses, de la congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny, notamment, Mère Marie Dedier, Srs Justine, Jacob et Césarine sont arrivées à Loango (département du Kouilou) par bateau, il ya 125 ans.

  

Le cœur plein de joie, parce qu’elles donnaient toute leur vie au Seigneur. Missionnaires jusqu’à la moëlle des os, sur les traces d’Anne Marie Javouhey, première femme missionnaire, apôtre de l’Afrique, libératrice des esclaves, mère des Africaines, promotrice du clergé authoctone, elles ont passé trois mois dans le bateau, vaillantes. Elles ont bravé les obstacles, le climat, les maladies, l’hostilité des négriers, une culture ignorée, la misère, etc, pour poser leurs pieds sur la terre africaine du Congo.

 

Beaucoup sont restées à jamais en terre congolaise. Le cimetière de Loango est parsemé d’étoiles, les premières sœurs fauchées par la maladie. A l’époque, personne ne connaissait la prophylaxie des maladies tropicales. Beaucoup sont décédées dans la fleur de l’âge. Après Loango, les religieuses de la congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny ont fondé les communautés de la Bouenza, de Brazzaville, de Linzolo, etc.

Elles ont parcouru à pied, la route des caravanes Pointe-Noire-Brazzaville (500 km dans la brousse et la forêt), pendant vingt et un jours. Une véritable épopée !

  

Elles ont libéré les enfants esclaves à Pointe-Noire, des mains des négriers. Elles ont mis leurs cœurs à l’alphabétisation, l’agriculture, le cathéchisme, la couture, le chant, l’œuvre des fiancés, etc. Quelle trouvaille! Elles ont  compris que le travail pour la vie et la famille, base de la société, était un élément primordial pour la construction d’une nouvelle société. 
Les sœurs de Cluny éduquaient les filles. Les pères spiritains éduquaient les garçons. Et les dimanches, c’était la rencontre à Javouhey. Le jour du mariage, chaque famille recevait une parcelle de la mission. Le mari construisait la case et ensemble, ils travaillaient les champs. C’est pourquoi la grande avenue du centre de  la capitale s’appelait «rue du village chrétien». Les sœurs ont vécu des évènements heureux et tristes, tout pêle-mêle. La générosité des religieuses a été grande. Elles sont venues et parties au ciel, après une vie bien remplie de prière, de bonté, de travail… «Aujourd’hui, nous nous souvenons avec amour de nos devancières. Elles ont fait beaucoup pour nous: les œuvres d’éducation, la catéchèse, les services de santé, le centre de polio, la promotion de la femme… Les sœurs sont, pour nous, un exemple et un modèle. Jamais, on pourra leur dire assez «merci». Que le Seigneur soit béni pour tant de grâces.

  

Mère Javouhey, du haut du ciel, nous regarde avec nos devancières et nous dit: "Allez ! Courage !, mes chères filles... marchez de l’avant, ouvrez des routes nouvelles, lisez  les signes du temps !"

Nous souhaitons, avec l’eucharistie d’action de grâces, chanter au Seigneur ses miséricordes», a confié dans son témoignage, Sr Anna.

Aybienevie 
N’KOUKA-KOUDISSA
(Sur la base du témoignage de Sr Anna).

  (Raoul Mutin : "Tu as tant de choses à nous dire")